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s.o.s (benoe vi)

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nemogirl
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30 novembre 2023
Las Vegas, Nevada, 15h (18h à Detroit)

Les lampes clignotaient, les machines bipaient, les pièces dégringolaient.
Des vieux installés devant des machines à sous pianotaient sur les quelques boutons proposés à un rythme effréné, pas intéressés par le gain de chaque essai qu'ils rappuyaient instantanément pour en avoir un nouveau.
Des hommes d'affaires en business trip, les belles chemises remontées jusqu'au coude, hurlaient autour des roulettes, se congratulant ou s'encourageant en se sautant dessus, tout droit sortis du film Le loup de Wall Street.
Des croupiers bien apprêtés se tenaient bien droit, distribuant les cartes, animant des jeux de poker ou de black jack.
L'alcool coulait à flot.

Les douze machinistes déambulaient à travers les rangs de machines à sous et de tables, le cou tendu à la recherche de l'endroit parfait pour flamber la maigre portion de pourboire qu'ils recevaient chaque soir. Ben avait suivi le groupe à contrecoeur. Le bus s'était arrêté à Las Vegas en ce début de journée, et le crew avait monté la scène avec l'efficacité due à l'habitude. Des mois qu'ils montaient cette scène, ces amplis, ces écrans, tous les matins, et qu'ils les démontaient toutes les nuits. Lorsque l'équipe avait pris sa pause et que tous s'étaient retrouvés autour d'une table à engloutir deux voire trois hot dogs, l'idée de faire un tour dans les casinos omniprésents autour d'eux avait été énoncée. Bennett ne se sentait pas vraiment motivé par la perspective, lui qui n'avait jamais eu assez d'argent pour avoir le privilège d'imaginer le gaspiller de la sorte. Mais tous semblaient intéressés, alors il les avait suivis, le pas trainant.

Deux minutes dans cet enfer sur Terre et il regrettait déjà sa couchette minuscule mais ô combien calme du bus. Il aurait pu s'y engouffrer, sortir son ordinateur, visser son casque sur ses oreilles et mixer quelques accords. Non, à la place, le garçon était attaqué de tous côtés. Les lumières, d'abord. Les sons, ensuite. Enfin, oh surtout, enfin... L'alcool omniprésent, tournoyant autour de lui, l'attirant avec ses griffes, ses odeurs douces ou amères, qui lui faisait tourner la tête et l'empêchait de se concentrer. Son visage, fermé d'ordinaire, affichait plus ouvertement son mal-être, à coup de sourcils froncés et d'yeux plissés. Il suivait le groupe, mais tournait la tête, refusant de regarder ses camarades qui venaient de commander des bières. Mais qu'importe où son regard se posait, de l'alcool s'y trouvait. Et quand ce n'était pas le nectar interdit, c'étaient les cris, les bips et les jackpots qui martelaient ses tympans et lui donnaient la migraine.

Au bout de dix minutes, il n'en put plus. Discrètement, le garçon profita que le groupe se dispersait pour tenter de rejoindre la sortie. Plus difficile à dire qu'à faire, étant donné le labyrinthe de ce genre de lieu, où tout était fait pour garder le consommateur le plus longtemps possible. Entre deux machines, il sortit son téléphone, pour découvrir qu'il n'y avait même pas de réseau dans cet endroit infernal. Lâchant un grognement désespéré, il allongea le pas et finit par retrouver le lobby de l'hôtel, qui était, si c'était possible, encore plus fréquenté que le casino. Sa poitrine se gonfla et l'air qui y entra était chaud et humide. S'il semblait s'être éloigné de l'alcool, il n'en était finalement rien. Deux jeunes femmes habillées légèrement passèrent à côté de lui en riant fort, à moitié saoules, et il sut. Derrière lui, juste à côté de l'entrée du casino, il découvrit un bar. Et finalement, lorsqu'il balaya le hall des yeux, Ben comprit que ce n'était pas le seul établissement habilité à servir de la liqueur. Sa poitrine se comprima à nouveau, et il reprit son téléphone pour appeler son sponsor, tout en recommençant à marcher vers ce qu'il pensait être la sortie.

La tonalité sonna, signe qu'il avait du réseau. Elle sonna une, deux, trois fois. Quatre fois, puis, coupée. "Hello ?" "You've reached Archer Hearst, I'm not available at the m-" Et Ben coupa l'appel, rageant dans sa barbe. Du coin de l'oeil, il découvrit un panneau "sortie" et fit volte-face, percutant presque une femme en tailleur et hauts talons. Son doigt scrolla parmi ses contacts et pressa le nom de Mihail, avec espoir... Et tomba en messagerie à nouveau. Ses pieds l'emmenèrent vers un tunnel (pourquoi un tunnel, que faisait-il ici, où allait-il, était-ce vraiment le chemin de la sortie ?) et il tenta sa chance avec Kennett, son frère. Même problème. Que se passait-il à Detroit qui occupait tellement les gens ??? Le souffle court à marcher vite, il testa ensuite Harriett. Il détestait l'appeler dans ce genre de situation, avait toujours réussi à faire autrement. Ben refusait qu'elle le voit souffrir, avait toujours le sourire aux lèvres et dans la voix quand elle l'appelait. Mais plus le temps passait et plus l'envie (le besoin) d'une bière lui coupait le souffle et devenait omniprésent dans ses pensées.

Harriett ne répondit pas.
Il jura à voix haute, rageur, désespéré.
Où étaient ses amis lorsqu'il avait besoin d'eux ?
((Où était-il, quand eux avaient besoin de lui ?))

Les larmes aux yeux, Ben atteignit des portes automatiques, qui s'ouvrirent vers l'extérieur. Le soleil l'aveugla, et il se passa une main sur le visage pour s'en protéger (pour chasser les perles salées). Seul, perdu, il regarda autour de lui. Le paysage clignotait, les carcasses gigantesques des hôtels l'empêchaient de voir à plus de cent mètres, la foule qui s'entassait dans le labyrinthe souterrain de Las Vegas avait déserté les rues. Hagard, il s'assit sur une marche et respira. Son corps réclamait de la bière. Non, du whisky. Non, de la vodka. N'importe quoi, tant que ça viendrait attiser la soif qui s'était emprise de lui. Il ne devait pas flancher, il le savait, il devait résister. Qu'étaient six mois de sobriété, s'il les laissait tomber pour un verre ? Que serait-il, lui ? Il était un raté, certes, mais un raté sobre qui tentait de se prendre en main. Les yeux grand ouverts (car s'il fermait les yeux c'était pire), le garçon prit une grande inspiration par le nez. Et souffla doucement par la bouche. Trois fois. Comme lui avait appris Zoe.

Zoe.

Son visage se métamorphosa. Zoe, elle lui manquait tellement, presque autant que l'alcool. Elle avait toujours eu les bons mots. Et si ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'il aurait envie de l'appeler, ce serait bien la seule fois où il n'hésita pas. Le souffle redevenu court, le coeur au bord des lèvres, les tempes qui allaient exploser d'un instant à l'autre, Ben se trouvait suspendu à la tonalité du téléphone contre son oreille. "Hello ? Zoe ?" tenta-t-il lorsque le bip long s'effaça. La voix de sa panthère préférée s'éleva à l'autre bout du fil, et cette fois ce n'était pas un répondeur. Son coeur gonfla, un frisson lui parcourut les bras. "I'm sorry to call, I tried everyone else and they're busy. Is-is this a bad time ?"
Spleen
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Zoe semblait apaisée, depuis quelques semaines. l’arrivée de la première neige avait été la manifestation que tout allait ralentir un peu, maintenant. Sa tête, son coeur, le refuge, les gens. elle avait trouvé un souffle constant, avait décidé de se laisser le temps. Les projets de devenir avocate en suspens entre les flocons et les respiration, elle se trouvait enfin dans un environnement qui lui convenait, loin de la souffrance des gens. Les animaux n’étaient pas pareil, elle pouvait les soigner, pouvait les comprendre, et trouvait toujours la solution, là où l’homme laissait trop souvent son mal devenir encombrant avant de tenter de s’en isoler.

Dans les gestes répétitifs du refuge, zoe avait laissé son cœur guérir, et s'accrochait à sa mémoire que les bons souvenirs des derniers mois. Elle s’était allégée, et s’était soignée, autant qu’elle l’avait fait sur le magnifique tigre qui était arrivé en même temps que le départ de Bennett. La Sloanes pouvait penser à lui avec douceur, maintenant, alors qu’elle caressait du bout des doigts les naseaux du tigre qui, malgré toute sa bonne volonté, ne pourrait jamais retrouver sa liberté. Elle avait quelques nouvelles, suivait discrètement la tournée du groupe pour lequel il travaillait, se surprenait parfois, depuis la terrasse de sa cabane, à observer les chats déambuler jusqu’à l’ancienne cabane du batteur.

La sonnerie de son téléphone la sortie de ses pensées, et quelle ne fut pas sa surprise d’y lire le nom de son ancien amant. La coïncidence la fit sourire, décrochant son téléphone assez rapidement alors que le tigre frottait son énorme tête contre sa main “Hi, Bennett” dit-elle d’une voix guillerette. Elle entendit tout de suite pourtant, le mal dans lequel se trouvait son ancien compagnon. “No, not at all. Is everything alright ? you seem agitated.” La panthère s’éloigna du félidé pour aller marcher entre les clôtures, offrant ainsi toute sa présence à Bennett.
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"I'm sorry to call, I tried everyone else and they're busy. Is-is this a bad time ?" avait-il articulé, vite, les mots s'entrechoquant pour s'excuser du dérangement. Elle ne méritait pas qu'il l'appelle, qu'il l'utilise encore et encore comme une bouée de sauvetage alors qu'il prenait l'eau et se noyait dans les problèmes. "No, not at all. Is everything alright ? You seem agitated." Et à ces mots, le coeur du garçon se gonfla en même temps que sa poitrine, sa gorge se serra fort et ses yeux le piquèrent. "I-" tenta-t-il néanmoins, avant de s'interrompre, et de prendre une grande inspiration. "I'm struggling" parvint-il finalement à articuler.

D'un geste vif, Ben chassa les larmes qui lui brouillaient la vue. "We're in Las Vegas today" commença-t-il à expliquer en espérant que cela suffirait pour que Zoe comprenne. Elle avait toujours été douée pour comprendre le mal qui le hantait, sans qu'il ait besoin de se lancer dans de longues explications qu'il n'avait de toute façon pas la force de fournir. "The crew wanted to hit the casinos, but... you know. There's booze everywhere." Même maintenant qu'il était dehors, et ce malgré l'heure tôtive de milieu d'après-midi, il les voyait, les fêtards qui roulaient en party bus, qui gueulaient du toit ouvrant d'une limousine, bouteille de champagne à la main. "I managed to get away, I'm outside but I've no idea where the damn bus is." Il soupira, fébrile. "I tried the breathing method but it didn't work." Ou peut-être qu'il n'avait pas assez essayé. L'idée d'appeler Zoe était tellement plus attrayante. Il semblait d'ailleurs que son besoin de boire s'était calmé (rien qu'un peu) depuis qu'il avait entendu sa voix.
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